La Lorraine dans le temps

La Lorraine dans le temps

la lavandière

Voici une nouvelle série proposée par "la-lorraine-dans-le-temps.com" consacrée cette fois aux métiers de nos ancêtres. Chaque semaine, un métier ou une activité seront adressés aux  membres du blog  et présentés dans quelques groupes Facebook.

Bonne lecture

 

Denis BERNARD

 

 

Lavandière

 

 

La lavandière était chargée de laver le linge. Elle était au service de particuliers, de maîtres de maison, de fermiers, de métayers, de notables.

Le lavage du linge se faisait sur plusieurs jours et se déroulait en quatre étapes :

1) L’essangeage : le linge était sommairement décrassé dans l’eau froide, généralement à la rivière ou au lavoir. Les lavandières trempaient le linge et enlevaient les saletés les plus tenaces à l’aide d’une brosse de chiendent.

2) Le coulage : le linge était lavé à l’eau chaude dans un cuvier. La lavandière plaçait dans le fond d’un cuvier quelques rondins de bois disposés en croix. Ensuite, elle disposait dans le cuvier, un charrier (1) dans lequel elle entassait le linge. Les rondins de bois servaient à maintenir un écart entre le fond du cuvier et le linge emballé dans le charrier, et ainsi faciliter l’écoulement de l’eau. Une couche de cendres de bois tamisées, la charrée, épaisse de plusieurs centimètres (10-15 cm) était répandue sur le charrier. La lavandière versait ensuite de l’eau chaude. L’eau était versée à l’aide d’une vouillette sur les cendres. L’eau chaude se chargeait en potasse contenue dans les cendres de bois et traversait le charrier – celui-ci faisant office de filtre – et le linge. Des plantes odorantes et des lamelles de savon de Marseille étaient parfois ajoutées au linge afin de lui procurer une odeur agréable. Le trou de vidange à la base du cuvier, la bonde était bouchée par de la paille, créant ainsi un bouchon filtrant. L’eau s’écoulait alors lentement, goutte à goutte et était récupérée dans un bac de récupération. Cette eau de lessive récupérée, appelée lessi était chauffée à nouveau et reversée sur le linge. Cette opération s’effectuait à plusieurs reprises. Le soir, la lavandière laissait tremper le linge et recouvrait le cuvier d’un drap épais pour garder un maximum de chaleur. Le matin, le linge était enlevé du cuvier à l’aide de grandes pinces en bois.

Le coulage n’éliminait pas toute la saleté, mais la rendait soluble, et donc plus facile à éliminer par la suite.

3) Le battage, frottage et rinçage : le linge mouillé était transporté dans des brouettes ou des charrettes jusqu’à la rivière où les lavandières, agenouillées dans un carrosse, battaient le linge, posé sur une planche à laver striée, avec un battoir et le frottait avec une brosse de chiendent. Le linge était ensuite trempé et agité dans l’eau à plusieurs reprises afin de le rincer, puis tordu afin de l’essorer.

4) Séchage : le linge était étendu dans un pré pour le faire sécher et blanchir à la lumière du soleil. Durant les périodes de mauvais temps, le linge était suspendu sur des fils à l’intérieur des maisons à l’aide de pinces à linges en bois.

5) Livraison : une fois le linge propre, la lavandière livrait celui-ci au client.

 

(1) charrier : grosse toile sur laquelle on place la charrée.

Sources : les métiers d’autrefois

 

 

Outils utilisés

 

Cuvier : baquet en bois dans lequel le linge était lavé. Le diamètre du cuvier pouvait atteindre 2m et la hauteur 50cm, et pouvait contenir jusqu’à 400 litres d’eau.

 

 

 

Planche à laver le linge y est posé pour être battu.

 

 

 

 

 

 

Carrosse : caisse en bois à trois côtés contenant de la paille ou des vieux morceaux de tissu pour protéger les genoux de la lavandière lorsqu’elle lavait le linge à la rivière.

 

 

 

 

Vouillette : récipient à long manche pour le coulage manuel de la lessive sur le linge.

 

 

Avant le XIXe siècle, les lavoirs de campagne étaient des points d'eau aménagés simplement, parfois éloignés des habitations.

 

 

Le saviez-vous?

La croyance populaire interdisait de faire la lessive au cours de la Semaine Sainte, semaine qui précède la fête de Pâques, car cela aurait signifié lessiver un linceul, c’est-à-dire que cela aurait entraîné la mort d’un membre de la famille.

 

 

 



27/09/2020
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