La Lorraine dans le temps

La Lorraine dans le temps

Sampigny en 1909

Population : En 1803 : 858 hab. — En 1851 : 1067 hab. — En 1901 : 923 hab. (plus 6/8 militaires).

Distance 19 km S.E. de Pierrefitte. — 10 km. N.-N.-0. de Commercy.

Bureau de poste, télégraphe et station de chemin de fer. — Chef-lieu de perception. Recette des contributions indirectes. — Succursale de caisse d'épargne. Résidence d'un notaire.

Patron : sainte Lucie, 11 septembre.

 

Sampigny est un joli bourg situé au pied de la côte Sainte Lucie, sur la route nationale de Neufchâteau à Mézières et au passage de la voie ferrée Lérouville-Sedan et du canal de l'Est.

Ce bourg remonte à une haute antiquité. Possédé alternativement depuis cette époque, et pendant plusieurs siècles par les évêques de Verdun et les comtes de Bar, il échut enfin aux ducs de Lorraine. L'un d'eux, Léopold, érigea cette seigneurie en comté en 1712, en faveur du comte d'Issoncourt. Une nouvelle érection faite par le duc François III, en 1729, annula la dernière et mit ce domaine entre les mains de la famille Pâris, qui y fit des changements considérables.

 

 

Le temps et la période révolutionnaire ont dispersé tout ce qui restait des anciennes fortifications ; mais le château est encore debout, entouré d'un beau parc, et servant de caserne à un régiment de cavalerie après avoir abrité pendant de longues années une compagnie de remonte.

Sampigny avait pour armes : d'or, à la fasce d'azur, chargé en cœur d'une pomme pendante, tigée et feuillée d'argent. Couronne de comte : supports, deux lions au naturel.

 

Il a existé à Sampigny un atelier monétaire appartenant aux évêques de Verdun, du XIème au XIIème siècle.

Sur une hauteur voisine de Sampigny, s'élevait autrefois le couvent de Sainte Lucie aux environs duquel croissait et croît encore l’arbre ou cerisier de Sainte-Lucie. Ce lieu doit son nom à la légende l'une princesse d'Écosse, qui, pour se dérober aux séductions de la cour du roi son père, passa sur le continent au VIIème siècle, et après avoir traversé une partie de la France, vint se fixer près de Sampigny, où l'opulent Thiébault lui confia la garde de ses troupeaux. Sa modeste simplicité fut telle, dans cet humble emploi, qu'on ne soupçonna jamais sa haute naissance.

Sainte Lucie fut, dit la légende, enterrée sur la colline qui domine Sampigny et où, de son vivant, elle conduisait son troupeau. Sur le lieu de sa sépulture fut bâtie une église dans laquelle on voyait une grotte où la sainte avait coutume de se retirer pour prier. Bientôt il s’y fit un immense concours de pèlerins, qui ne manquaient pas, en s’en allant, d’emporter des chapelets, des étuis et d’autres petits objets fabriqués avec le cerisier de sainte Lucie, dont le bois, de couleur rougeâtre, d’un grain fin et serré, ne perd jamais sa bonne odeur, quelque vieux qu’il soit. Les livres de botanique disent à tort que le nom de cet arbre vient d'une abbaye de Sainte-Lucie-en-Vosges qui n'a jamais existé.

Les femmes stériles invoquaient Sainte Lucie pour obtenir une postérité : parmi celles qui vinrent s'asseoir dans la grotte de la sainte, sur un fauteuil taillé dans la pierre, on cite la reine Anne d'Autriche, qui fit ce pèlerinage en 1632.

 

la chapelle Sainte Lucie

 

Industrie et Commerce. - Broderies. — Moulin, converti en brosserie. — Brasseries. — Commerce de bois. - — Fromages en gros – Deux foires, fixées aux 9 mars et 9 septembre, sont tombées en désuétude.

Écarts. - Sainte-Lucie, à 1 km. de Sampigny, se compose d'une belle maison de ferme et d'une vaste et superbe propriété. — Sompheu, comprend au moins le tiers de la population totale du bourg, auquel il est maintenant rattaché. — Citons en outre Martin-Champ, ferme, à 1.8 km ; la Presle, maison, à 1.5 km.  — le Magasin des fourrages militaires, à 1.5 km et une barrière, passage à niveau sur le chemin de fer.

 

Extrait de l’ouvrage « Département de la Meuse : géographie physique, économique et administrative par H. Lemoine, » - 1909.

 

Le petit château du Clos, en haut du village, fut construit pour le président Raymond Poincaré à Sampigny, le village de sa mère qui y possédait une maison. Il adopte un style néo-Louis XIII en brique et pierre, où les multiples volumes et les formes variées des toitures forment un ensemble plutôt pittoresque, tempéré par la discrétion de la décoration. Endommagé lui aussi pendant la Grande Guerre, le château fut alors restauré. Conformément aux dernières volontés de Raymond Poincaré, un orphelinat de garçons y a été établi le 1er octobre 1947 qui a fonctionné jusqu'en 1981. Il est propriété du département de la Meuse et abrite maintenant le musée Raymond-Poincaré. Il a reçu le label « Maison des Illustres » en 2011

 

château du Clos

 

 

 



04/05/2020
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