La Lorraine dans le temps

La Lorraine dans le temps

la Lorraine sous Léopold - 2-24 l'université de Pont-à-Mousson (2)

 

L’édit du 6 janvier 1699 tranquillise jusqu’à un certain point les familles sur la conduite de leurs enfants qui fréquentent l’Université de Pont-à-Mousson ; il défend à tous les élèves et aux étudiants en droit et en médecine, de porter l’épée ou d'autres armes par la ville, de jour ou de nuit, sous peine d’être exclus des études et privés de leurs grades. Les cabaretiers, les vendeurs de liqueurs, les maîtres de paume et de billard ne peuvent leur donner à manger, à boire ou à jouer pendant les heures de classe et d’exercices, ni pendant le service divin des jours fériés et des dimanches, ni à des heures indues, à peine de châtiments exemplaires. Il ne permet à personne, même aux marchands et aux artisans, de leur prêter de l’argent, de leur fournir aucune denrée ni de leur faire aucun ouvrage à crédit, sous peine de perdre leur dû.

La Cour souveraine consacre cette dernière prohibition par un arrêt rendu le 30 mars 1722 dans les circonstances suivantes. Un étudiant en droit nommé Nicolas Christophe Perrin, et natif d’Épinal, dépense à Pont-à-Mousson plus que son budget ne le lui permet. Il contracte des dettes et s’adresse pour se procurer les moyens de les payer à Mathieu Lefebvre, qui lui extorque à Metz, le 31 mai 1719, un billet de 219 livres, et lui prend en outre ses habits, son linge, ses hardes, ses livres et ses papiers. Hors d’état de se libérer, l’étudiant déserte l’Université et la Lorraine, et s’enrôle dans les troupes du roi de France. Sa famille, par l’entremise de Nicolas Perrin, curateur en titre au bailliage d’Épinal, fait des offres réelles à l’exempt, dans l’espoir qu’en lui donnant 90 livres 10 sols, il lui rendrait le billet et les effets de sa victime. Lefebvre n’entend pas raison. Le curateur en réfère à la Cour, dont l’arrêt réduit la créance à la somme de 150 livres et prescrit la restitution du bagage du légiste et la suppression de sa promesse moyennant le payement de cette somme. La Cour défend en même temps, sur les conclusions conformes de l’avocat général Touslain de Viray, à tout bourgeois de la ville de Pont-à-Mousson tenant des écoliers en pension, de leur prêter aucun denier et de leur faire aucune avance ou fourniture à crédit, sinon pour leurs besoins et leur soulagement, sans le consentement de leurs parents, à peine de perte des deniers ou avances et même d’amende arbitraire.

 

A suivre.

 

 



19/05/2021
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