La Lorraine dans le temps

La Lorraine dans le temps

la Lorraine sous Léopold - 2.20 - la pêche

 

 

Bien qu’elle ne soit pas un délassement aussi noble et aussi attrayant que la chasse, la pêche n’en était pas moins exactement surveillée, et la police en avait été réglementée à diverses reprises. Dans l'intérêt de la conservation du poisson, il était défendu de faire rouir (1) les chanvres et les lins dans le lit des rivières et des ruisseaux et d’y jeter les sciures provenant des scieries de bois construites sur leurs rives. Il n’était permis ni de détourner les cours d’eau ni de les barrer ou couper par des digues pour y pêcher ou y tendre des nasses. La pêche était interdite une grande partie de l’année. Pour être pêchées, vendues ou débitées publiquement, les écrevisses devaient avoir deux pouces de longueur entre tête et queue, les truites et les ombres six pouces au moins pour la Vosge et neuf pouces pour le Barrois, sans quoi elles étaient saisies et confisquées. Les filets et les engins de pêche étaient marqués sur le moule des grueries. Quand ils ne portaient pas cette marque, les gruyers les faisaient brûler devant la porte de leur salle d’audience. Les grueries principales avaient des garde-pêches qui constataient les délits et jouissaient des mêmes droits, gages et prérogatives que les garde-chasses.

Le ruisseau de la Vologne, qui sort du lac de Gérardmer et qui se jette dans la Moselle après avoir parcouru de magnifiques vallées, était soumis à une surveillance toute spéciale. Il produisait des perles, dont le duc s’était exclusivement réservé la pêche, et Léopold entretenait le long de son cours des gardes qui en défendaient l’approche.

Les perles de la Vologne n’avaient pas ce brillant nacré, ce vif éclat qui donnent tant de prix aux perles d’Orient mais elles n’en étaient pas moins fort belles. La femme de Léopold et sa fille, la princesse Charlotte, abbesse de Remiremont, en possédaient chacune un admirable collier. Exploitée depuis de longues années par la cupidité publique, la Vologne ne fournit plus de perles maintenant qu’en très- petite quantité et à de rares intervalles.

 

 

  • Le rouissage est la macération que l'on fait subir aux plantes textiles telles que le lin ou le chanvre, pour faciliter la séparation de l'écorce filamenteuse avec la tige.

 

 

A suivre.

 

Source : la Lorraine sous le duc Léopold – 1866. Ch Charton.

 

 

 

 



07/02/2021
5 Poster un commentaire

A découvrir aussi