La Lorraine dans le temps

On était en 1700. Depuis deux ans le bois de chauffage était porté à un prix excessif par les marchands et les voituriers des environs de Nancy, sans aucune nécessité et par un monopole manifeste. De plus, les uns et les autres refusaient non seulement de vendre leur bois à la corde (1), mais encore de le conduire d’une ville à l’autre, malgré leurs arrangements avec les bourgeois. Ils savaient d’ailleurs si bien charger leurs voilures que le bon bois cachait le mauvais, et ils se jouaient ainsi de la probité commerciale. Ces manœuvres contribuaient à augmenter le prix de plusieurs autres denrées, tout en exposant les habitants à souffrir une extrême misère pendant un hiver rigoureux. La Chambre du Conseil prend, le 7 août 1700, une décision portant que les bois de chauffage existant en magasin ou arrivant en ville seront vendus à la corde, et en règle le prix comme il suit. : bois rondin, hêtre et charme, 14 francs ; le jeune chêne rondin, 12 francs ; le bois mêlé de charme, chêne, saule, 10 francs ; le bois blanc, 8 francs. Les marchands ou voituriers ne peuvent excéder cette taxe, ni se refuser à conduire leurs voitures de la Ville-Vieille à la Ville-Neuve de Nancy, sous peine de 2 francs d’amende et de confiscation du bois. Le 11 mai 1711, la Chambre juge à propos d’augmenter la taxe de 1 franc pour toutes les essences, et comme elle a appris qu’à l'exemple des marchands de bois, les marchands de charbon et les marchands de foin et de paille trompent sur la qualité de leurs marchandises, elle leur enjoint de renoncer à ce genre de fraude, sous peine d’amende et de confiscation.

• Une corde de bois valait environ quatre stères.

à suivre