La Lorraine dans le temps

Les communs du château d’Haroué

Le Conseil de ville de Nancy était animé du vif désir de concourir de tout son pouvoir à l’embellissement de cette capitale. Le 15 avril 1706, il rend une ordonnance qui empêche les bourgeois de construire ou de réparer leurs maisons à leur guise et sans goût. Il n’y avait pas d’uniformité dans les façades donnant sur les rues ; les fenêtres et les portes étaient irrégulièrement placées, et leurs hauteurs inégales. La ville était propre, mais mal bâtie. Le Conseil charge M. André, intendant des bâtiments de la Couronne et Directeur des ponts et chaussés, de dresser le plan des façades extérieures de manière à assurer la régularité, l’uniformité et l'embellissement des maisons au dehors, et il oblige les propriétaires et les ouvriers à s’adresser, avant de rien entreprendre, à cet ingénieur qui sut donner aux rues de Nancy leur alignement si remarquable. Comme toujours, L’amende était là pour vaincre les résistances.

Il ne paraît pas moins nécessaire au conseil d’entretenir en bon étal le pavé des rues. Dans ce but, il défend, le 17 novembre 1711, aux paveurs d’employer toute pierre de mauvaise qualité, et de couvrir les pavés de sable avant d’avoir été examinés et reçus par M. Révérend, le jeune, géomètre arpenteur de la ville, sous peine de dix francs d’amende. Il taxe en même temps, car tout se taxait à cette époque, le pavé neuf à douze francs la toise et le pavé remué à huit francs six gros , à charge par les paveurs de tout fournir et de donner à la pierre un pied ou un pied moins un pouce de hauteur, il prohibe tout dépôt de cailloux dans les rues, à peine de cinquante francs d’amende, pour rendre la circulation libre et aisée, faciliter l’enlèvement des boues et des immondices, ôter aux enfants les moyens d’insulter et de blesser les passants et prévenir d’autres accidents.

à suivre.