La Lorraine dans le temps

La Lorraine dans le temps

Les Etats de lorraine sous Léopold - 2.14 - le salaire des mesureurs

 

 

Les mesureurs de grains, les cordeleurs (1) de bois et les simples manœuvres ne craignaient pas de se faire payer leurs services plus chers que les tarifs ne le comportaient. Le 29 octobre 1703, le conseil de ville met un terme à cet abus par la révision des anciens règlements. Il alloue pour l’avenir aux mesureurs de grains, par resal (2), douze deniers barrois, payables moitié par l’acheteur et moitié par le vendeur ; aux cordeleurs, trois gros par corde (3), avec défense de s’approprier aucune portion du bois livré, qui doit avoir quatre-pieds de longueur ; et aux manœuvres trois gros par pièce de vin déchargée et descendue en cave, quatre gros par pièce tirée de la cave et chargée sur voiture , six gros par pièce transportée dans une cave voisine, et sept gros par pièce conduite d’une ville à l’autre. Toute contravention est punie d’une amende de vingt francs, qui est aussi appliquée aux mesureurs, aux cordeleurs et aux manœuvres qui refusent de se mettre à la disposition des bourgeois, ou qui se rendent hors de la ville au-devant des étrangers amenant du bois à Nancy.

D’après une ordonnance du 27 octobre 1704, les «déforains», c’est-à-dire les marchands du dehors, doivent conduire directement leurs grains à la halle, sans pouvoir les vendre, ni dans les rues, ni sur les places, ni dans les cabarets, maisons bourgeoises et autres, sous peine de confiscation et de l’amende habituelle de 23 francs, applicable tant aux vendeurs qu’aux acheteurs. Les boulangers, les pâtissiers et les «bierriers» (fabricants de bière), ne peuvent, sous les mêmes peines, entrer dans la halle, ni la veille du mercredi et du samedi, jours de marché, dans l’après-midi ni ces jours mêmes, avant dix heures du matin en été et onze heures en hiver. Le conseil a soin de déclarer que l’été commence le 1er avril et l’hiver le 1er octobre pour durer six mois chacun, supprimant ainsi de sa propre autorité, le printemps et l’automne.

La confiscation et l’amende sont aussi encourues par les boulangers, les pâtissiers, les bierriers et les autres bourgeois qui vont au-devant des marchands de grains jusqu’à deux lieues de la ville.

Toujours sous le coup de la même pénalité et pour faciliter les achats à tout le monde, il est défendu aux bourgeois d’acheter plus de deux resaux de blé par semaine. Les mesureurs qui leur en livrent davantage ou qui font clandestinement des marchés pour leur compte, sont privés de leur office et condamnés à une amende arbitraire et même à la prison.

Ces peines sont également prononcées contre les mesureurs qui s’emparent, à titre de rémunération de leurs peines, du grain restant après livraison faite aux vendeurs, ou qui, sous prétexte de pourvoir à leur subsistance, font des achats avant les bourgeois; contre les mesureurs qui n’invitent pas les déforains à mener et à vendre leurs grains à la halle ou contre les mesureurs qui exigent pour salaire plus de douze deniers par resau livré à la halle ou à domicile ; contre les mesureurs enfin qui travaillent à la halle les dimanches et les jours de fêtes pendant la messe, c’est-à-dire de neuf à dix heures du matin.

 

A suivre

 

  • Cordeleur = arpenteur
  • 1 resal = 1 hectolitre + 1/5.
  • Corde : unité de mesure pour le bois coupé

 

 



30/09/2020
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