La Lorraine dans le temps

La Lorraine dans le temps

Bar le duc

Position géographique. - Cette ville, ancienne capitale du duché de Bar et aujourd'hui chef-lieu du département de la Meuse, est située en partie dans une étroite vallée arrosée par l'Ornain et en partie sur le versant et le sommet d'un coteau escarpé. Elle est à 251 kilomètres de Paris, au 20 49' 24' de longitude à l'est du méridien de cette ville, et au 480 46' 8" de latitude au nord de l'équateur. L'altitude prise au pied du clocher de Saint-Pierre est de 239,4 m ; la « montagne de Bar » domine de 45 mètres le niveau de la vallée. — Population : en 1803, 9.601 habitants — en 1851 :14. 810 habitants et en 1901 : 17.093 habitants. — Conseillers municipaux : 27.

 

Aspect général. —Bar-le-Duc se divise en Ville haute et en Ville-Basse. — La première s'élève en amphithéâtre sur le flanc de la colline et occupe le plateau supérieur. Cette abrupte colline est entourée de vignes et couronnée par d'épaisses lisières de forêts ; les alentours en sont très pittoresques et offrent de toutes parts de belles promenades. Les rues qui conduisent à la Ville-Haute sont pour la plupart, étroites et escarpées. Il s'y trouve deux places de peu d'étendue communiquant entre elles par une rue large et bien ouverte, bordée de maisons aux belles façades sculptées, derniers témoins de la splendeur passée de ce quartier. Mais il règne ordinairement, en cet endroit une solitude, un silence qui font un contraste frappant avec le mouvement de la Ville-Basse. — Celle-ci s'étend sur les deux rives de l'Ornain ; un grand nombre de boutiques, de magasins et d'hôtelleries y répandent l'animation. Les rues sont larges et régulièrement percées ; les boulevards de la Rochelle et de la Banque, bordés d'arbres, sont particulièrement remarquables. — Cette partie de la ville, traversée par le chemin de fer de Paris à Avricourt et par le canal de la Marne au Rhin, possède une gare importante et un port, qui servent d'entrepôt pour les produits forestiers ainsi que pour les fers des forges environnantes. Du même endroit part le futur réseau de la Compagnie meusienne de chemin de fer amoindrie par la disparition de la plupart des ateliers qui faisaient de cette ville un centre industriel important.

Bar-le-Duc, par le pittoresque de son site au milieu d'une banlieue charmante, et par les souvenirs historiques qu'il rappelle, « est délicieux pour l'ami de la nature qui affectionne la promenade aux champs et dans les bois, pour le philosophe qui se plaît à rêver dans les lieux solitaires, et aussi pour l'archéologue plus curieux des restes du passé que des splendeurs discutables du progrès contemporain. » (A. Martin).

 

Organisation. En sa qualité de chef-lieu départemental, Bar-le-Duc est la résidence des chefs de tous les services publics du département, excepté toutefois sous les rapports judiciaire (chef-lieu à Saint-Mihiel), militaire et religieux (chef-lieu à Verdun). — Cette ville possède la préfecture, un tribunal de première instance, un tribunal de commerce, un conseil des prudhommes et une justice de paix. Elle est également pourvue d'une garnison comprenant un régiment d'infanterie et une sous-intendance militaire. — De plus, elle sert de résidence à un trésorier-payeur général, un directeur des contributions directes, un directeur et deux receveurs d'enregistrement, un directeur et un receveur des contributions indirectes, un conservateur des hypothèques, trois contrôleurs, trois percepteurs et un receveur municipal, un conservateur et un inspecteur des eaux et forêts, directeur et un receveur des postes, télégraphes et téléphones, un ingénieur en chef et un ingénieur ordinaire des ponts et chaussées, un agent voyer en chef et un agent voyer d'arrondissement du service vicinal, six avoués, six huissiers, cinq notaires, un commissaire-priseur, un chef d'escadron commandant la compagnie de gendarmerie de la Meuse, un commissaire de police, etc.

Sous le rapport religieux, Bar, chef-lieu d'archiprêtré, est divisé en quatre paroisses pour le culte catholique. Il comprend en outre une paroisse protestante et une synagogue israélite.

Parmi les nombreuses institutions financières, agricoles ou de bienfaisance, nous mentionnerons seulement une succursale de la Banque de France, une société et une Chambre consultative d'agriculture, une société horticole, une société d'apiculture, un hospice, un bureau de bienfaisance, un asile des vieillards et un ouvroir ou société maternelle.

 

Établissements d'instruction. — Au point de vue de l'enseignement, dirigé par un inspecteur d'académie et un inspecteur primaire, Bar est doté d'un lycée ouvert en 1857, d'une école normale d'institutrices (1885), d'une école primaire supérieure de jeunes filles (1900), de neuf écoles primaires publiques de garçons, de filles ou écoles maternelles, enfin de cinq écoles privées, dont l'une (école Saint-Louis) tient lieu de petit séminaire. — Des cours publics de dessin, de peinture et de musique, une société chorale, des sociétés gymnastiques, de tir, etc., témoignent du goût des habitants pour les beaux-arts et pour les sports.

La Société des Lettres, sciences et arts, fondée en 1870, est une de ces petites académies provinciales qui rendent modestement à l'érudition régionale des services incontestables. — La Bibliothèque publique, formée primitivement des débris des richesses bibliographiques des monastères du district de Bar, compte près de 30.000 volumes, dont 200 manuscrits. Elle a une salle de lecture et pratique généreusement le prêt au dehors. Le Musée, dont l'existence date seulement de 1841, s'enrichit graduellement  : l’histoire naturelle l'archéologie, la peinture et la sculpture occupent huit salles méthodiquement classées. Mentionnons enfin le riche dépôt des Archives départementales, près de la Préfecture, et le musée géographique Bonnabelle dans les bâtiments de l'ancienne halle à la Ville-Haute.

 

 

 

Industrie, commerce. Bar était, au siècle dernier, une cité essentiellement manufacturière. L’industrie cotonnière y a assez longtemps rivalisé avec les centres les plus importants de l'Alsace et du Nord. C'est en 1765 que s'y établit la première manufacture. Vingt ans plus tard, il y en avait quatre, et, en 1787, l'Assemblée provinciale de Lorraine et Barrois appelait sur elles l'attention et la bienveillance du roi. En 1791, l'Assemblée du département de la Meuse inscrivait, dans son budget, une somme de 3,000 livres à titre d'encouragement aux fabricants. Il y avait alors à Bar 250 métiers de toiles de coton et siamoises, et 130 métiers à bas. Les cotons employés se filaient, presque tous dans la ville. Aujourd'hui, les filatures, tissages, fabriques de corsets sans coutures et autres industries qui occupaient, il y a 50 ans, près de 3.000 ouvriers, et dont les produits ont figuré avec honneur à nos grandes expositions, sont à peu près totalement tombées. La vente des grains est devenue, depuis 1851, une branche de commerce qui prendrait plus de développement encore si les transactions y avaient lieu d'une façon plus commode et plus régulière. — Les confitures de groseilles de Bar sont célèbres avant la Révolution, on en faisait annuellement de 40.000 à 50.000 pots qui se vendaient 7 ou 8 livres la douzaine ; aujourd'hui la fabrication annuelle atteint 500.000 pots. Les vignobles du Barrois ont un instant recouvré leur ancienne réputation ; malheureusement ils semblent menacés actuellement d'une disparition prochaine.

Nous ne nous arrêterons pas sur le commerce de détail, commerce comble, mais local. Nous citerons deux grandes brasseries quatre imprimeries, une fonderie, trois tissages mécaniques, une fabrique d'orgues, deux moulins de commerce, trois scieries mécaniques, des tanneries, des corroieries, deux ateliers de constructions mécaniques, et; aurons ainsi mentionné tout ce qu'il y a d'important dans le commerce et l'industrie actuels.

Foires : 22 janvier jeudi après l'Ascension, 3 novembre.

Foire de mai, les marchands ambulants et directeurs die baraques foraines, du jeudi avant la Pentecôte au lundi de la trinité.

 

 

Écarts. — .Marbot, hameau qui existait dès le XIIème siècle, devenu un faubourg de Bar-le-Duc. — Popey, à 2,5 km de la ville, ferme l'emplacement de laquelle était établie la Maladrerie Léproserie de Bar-le-Duc. — Le Chêne, ancienne maison de chasse des princes.

Trois châteaux avec parcs, à proximité de la ville.

Autres fermes Pilviteuil à 1 km de la ville,— Saint-Roch, à 3 km.,— Sainte Anne, à 1 km

Maisons forestières : La Vierge, à 3,5 km -1a. Croix-Rouge, à 3,8 km, Maestricht, à 2 km, — Fédération (maison de garde), à 3 km.

Maisons isolées : Parlemaille, à 1 km, Clos-Baudin (cimetière), à 1,5 km - Four à chaux, à 1,2 km.

 

 

Extrait de l’ouvrage « Département de la Meuse : géographie physique, économique et administrative par H. Lemoine, » - 1909.

 

 

La semaine prochaine : Bar le Duc, son histoire.

 



01/06/2020
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